ont précisé:
« Noos = Esprit, étymologiquement »
Depuis quelques mois, j'ai intégré ce mot de NooNautes dans mes conversations courantes pour voir... (et ne vous demandez pas de quoi sont faites mes conversations courantes... ;-)
En fait je viens d'avoir une longue conversation avec un jeune auteur de fantasy primé, rencontré à Visions du futur.
après son départ, pour définir les jeunes générations d'auteurs, les amateurs de GN, ou de jeux de rôle, les illustrateurs de SF/Fantasy, j'ai utilisé ce terme de Noonautes...
Je trouve que ça fonctionne super bien...
Que ce soit dans sa signification littérale "voyageur de l'esprit" (comme le fait justement remarquer Claire), ou la signification que je propose "voyageur de l'imaginaire".
"Noonaute" induit un sens intéressant à une éventuelle définition des artistes, et en particulier les créateurs de SF, de Fantasy et de fantastique...
Les artistes sont des explorateurs de l'imaginaire qui découvrent des contrées inexplorées... non pas des créateurs, mais des découvreurs...
Créateurs/Découvreurs :
Je me rappelle de Terry Gilliam qui me disait dans une ITW qu'il ne se croyait pas créateur... il se décrivait comme une sorte d'antenne qui captait des choses... sa seule fonction était de les réorganiser à sa façon...
Il illustrait son propos avec le Samouraï de Brazil...
Certains chroniqueurs ont vu dans le samouraï géant une volonté de sa part de dénoncer l'emprise technologique nippone sur le monde...
En fait Terry Gilliam m'a affirmé avoir trouvé cette idée en regardant une couverture de magazine accrochée à sa table à dessin qui représentait une tête de Samouraï composée de microcircuits... et cela lui a donné cette vision qu'il a mise en scène dans son chef-d'oeuvre...
(Chaque fois qu'une image l'interpelle, il l'accroche quelque part dans son atelier, pour qu'elle reste à portée de son regard...)
J'aime cette idée d'exploration et de découverte...induite par le terme de Noonautes...
Nous sommes des navigateurs dont le rôle est d'aller revisiter des lieux plaisants, ou d'explorer des contrées inconnues, interdites, cachées de la sphère informationnelle...
Corrupteur :
Ce qu'on ramène de ces voyages dans l'imaginaire peut être socialement corrupteur, et je pense que l'imaginaire a toujours été considéré comme dangereux...et très contrôlé par la société...
Ainsi, Georges Bataille dans les Larmes d'Eros s'interroge sur le mystère de la peinture rupestre de l'homme à tête d'oiseau en érection... (Lascaux)
Selon lui la peinture est à l'écart, isolée des peintures de Bisons de la grotte principale... et cela l'étonne...
Je me demande si on n'a pas affaire à l'oeuvre d'un des premiers Noonautes...
Les bisons jouent le rôle de nos actualités.
Pour les hommes de la préhistoire, ces bisons "Sont" la réalité, au même titre que nous croyons que les infos sont la réalité, par contre l'homme à tête d'oiseau est une oeuvre d'imaginaire, donc dangereuse, et à différencier par sa localisation dans la grotte, des images "réelles". Elle est isolée, cachée, censurée?...
Yann, le Noonaute de la noosphère... ;-)