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1820, MACHINES OUTILS

Avant les robots industriels, avant l'informatique et les ordinateurs, les machines-outils ont introduit l'automatisation dans la production industrielle, et posé la question, toujours d’actualité, du remplacement de l'homme par la machine.
Les machines-outils, filles des travaux de Vaucanson, apparaissent au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Conçues pour travailler le métal, elles ont le plus souvent pour tâche de produire les pièces nécessaires à la construction d'autres machines.
Dès 1820 les anglais Clements, Roberts et James Nasmyth mettent au point diverses machines : tours, raboteuses, limeuses. Ces innovateurs seront pourtant éclipsés un quart de siècle plus tard par la jeune industrie américaine, dopée par une démographie galopante et la guerre de Sécession.
Les premières machines-outils utilisées en France sont anglaises, mais une industrie nationale va voir le jour, grâce aux fabricants d'armement. L'Allemagne ne se lancera que tardivement dans la course, mais dès avant la première Guerre mondiale sa production dépasse celles de ses concurrents.
Aujourd'hui, le premier producteur mondial est le Japon, suivi par l'Allemagne et les Etats-Unis. Viennent ensuite l'Italie, la Chine, la Suisse, TaïwanÉ, la France n'arrive qu'au dixième rang avec environ 2% de la production mondiale.

1831. LES CANUTS DE LYON
C'est nous les Canuts, nous allons tout nu !

En novembre 1831, Lyon va être le théâtre d’un conflit social derrière lequel se profile les conséquences économiques et humaines de la mécanisation de la soierie, qui fut l’une des premières branches de l’industrie du tissage à connaître l’automatisation. Il s’agit de la révolte des Canuts,
Les ouvriers de la soie, travailleurs très qualifiés voient leurs revenus baisser sensiblement avec l’effondrement des prix de façon : les machines produisent plus vite et moins cher !
À la suite du non respect par les fabricants lyonnais d’un accord salarial, la grogne se changea en émeute. Au cri de Vivre libres en travaillant ou mourir en combattant, les canuts s’emparent de la mairie de Lyon. D’une simple revendication salariale la désormais “révolte des Canuts” devient une affaire d’État. Le maréchal Soult va réoccuper la ville et la révolte durement réprimée.
La révolte des Canuts est donc un échec, mais elle inaugure un siècle de mouvements sociaux ouvriers, et met en évidence les conséquences sociales de la mécanisation, déjà à la source de la réaction luddite en Angleterre vingt ans auparavant.


© Yann Nguyen Minh, Raymond Audemard, CNAM, 1997


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