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GENESE
L’été 1990, Antoine Barra et Jean-Marc Rippert qui géraient le studio PUMA à Boulogne m’ont proposé de tester leur nouvel incrustateur Ultimatte. Pour ce faire, j’avais carte blanche, ils me prêtaient gratuitement le plateau et la régie vidéo
Aussitôt je réunissais tous mes amis graphistes, acteurs, musiciens et directeurs photos, et nous improvisions l'adaptation de cette nouvelle, pour le plaisir de faire des images. (un grand merci à tous)
AN 2000, Cité d'acier et Clones de Dominique Pinon :
J’ai resitué la nouvelle à la veille de l’an 2000, soit le 31 décembre 1999. Dominique Pinon incarne simultanément deux personnages différents, le savant et son assistant, qui, isolés dans une sorte de gigantesque cité d'acier au large d’un océan lointain, provoquent le paradoxe temporel fatal de la nouvelle de Fredric Brown.
Comme nous devions tourner très vite, et que les incrustations se faisaient en direct, il n'était pas possible de recommencer faute de temps les prises de vues, en particulier l'arrière plan. Dominique Pinon a joué en premier l'assistant, et je me rappelle que j'étais très perplexe sur ses actions, qui prirent tout leur sens, lorsqu'il joua le savant l'après midi, dont le jeu était, dès la première prise de vue, parfaitement synchronisé avec les mimiques de l'assistant enregistrées le matin.
Dans la régie, ce fut un moment magique et inoubliable, que de les voir en direct jouer ensemble.
(un grand merci Dominique).
Le paradoxe temporel était aussi sur le plateau ce jour la.
Plaisir que j'ai retrouvé cinq ans plus tard en savourant le magnifique film de Caro et Jeunet " La Cité Des Enfants Perdus" dans lequel les réalisateurs, dont j'adore les oeuvres, ont eux aussi multiplié avec brio les Dominique Pinon... eh eh eh... :-)) oui je sais... rien à voir, c'est un long-métrage cinéma, c'est plus beau et c'est mieux réalisé, n'empêche, ça me fait plaisir de savoir que j'étais le premier à multiplier les Dominique Pinon... :-)
Projet de série de SF:
J’espérais, grâce à ce court-métrage, faire l'adaptation d'une série de nouvelles, sous la forme de contes merveilleux, racontés par un vieil ermite (Jacques Yvart) à une jeune cosmonaute échouée sur un monde perdu...
J’ai donc sélectionné une quinzaine de nouvelles de SF adaptables en fictions courtes avec effets spéciaux en vidéo.
Malheureusement, aucun directeur de programme n’a voulu de mon projet, car en 1990, la SF n’intéressait pas les producteurs et les diffuseurs TV. Conclusion, en production TV, réaliser le film ne sert pas à grand chose, ce qu'il faut avant tout, c'est savoir le vendre. (Et puis je suis pas très doué pour négocier dans ce milieu particulièrement agressif, je préfère consacrer mon temps à faire des images, même fixes. Dommage)
Moyens techniques :
2 jours de tournage sur plateau bleu incruste en Bêta SP Pal, avec une régie Thomson composante et un incrustateur Ultimatte.
2 jours de montage avec effets spéciaux en régie vidéo sur 1 pouce Pal.
Décors en modèles réduits filmés en direct de 50 sur 60cm de hauteur et largeur.
« Motion-Control » du pauvre:
Pour cette occasion, avec l’aide de Johan Le Tenoux, devenu depuis décorateur de cinéma à Los Angeles, j’avais inventé un système de pantographe qui permettait de faire du « Motion-Control » mécanique, en asservissant et en démultipliant les mouvements de la caméra maquette et de la caméra plateau. Lorsque j'ai cherché à le breveter, le responsable de l'organisme chargé d'aider les inventeurs, s'est moqué de moi, en me disant que si c'était vraiment original ça existerait déjà (sic)... déçu de l'attitude totalement absurde du bureaucrate, et n'ayant pas les moyens de financer le dépôt de brevet, j'ai laissé tomber. 10 ans plus tard, je constate que notre système est toujours viable, malgré la prolifération des techniques très coûteuses d'asservissement de caméras.
Diffusions:
Alain Burosse le directeur des programmes courts de Canal Plus a acheté les droits pour quatre diffusions dans les « Surprises » de Canal Plus cette même année 1990.
Experience a été également diffusé dans le cadre du festival du court-métrage de Clermond-Ferrand.
Il fait parti de la compilation vidéo de mes films distribuée par K-Films, et j'ai également décidé de le mettre en ligne en format WEB Quicktime 5.0 cet été 2001, comme quelques autres films dont je trouve dommage qu'ils dorment dans mes placards.
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