LA SECONDE RÉPONSE AUX MEDIA:
NooFeedBack 2
Mais pour d'autres, la seule consommation de ces objets ne suffit pas à satisfaire la quête existentielle. Alors apparaît "la seconde réponse aux médias" Le NooFeedback 2, où les avatars et les réseaux sociaux épistolaires et numériques commencent à jouer un rôle.
Prenons l'exemple de la dédicace, qui est un vieux système de feed-back existentiel vis à vis des mass media..
Beaucoup vont aller à la rencontre d'un personnage emblématique issu de la sphère des masse média, quêter une forme de reconnaissance existentielle via la procédure ritualisée de la dédicace.
Par une dédicace sur un livre, un disque, un DVD, un album de BD, nous établissons un pacte avec l'auteur très particulier.
Grace à cette signature, le fan, l'amateur (dans son sens littéral non péjoratif), évacue très simplement une souffrance existentielle : celle de n'être qu'un consommateur anonyme. Celle de n'être qu'un enfant dont les parents seraient indifférent à son existence.
Ce n'est pas l'artiste ou l'auteur que les milliers de fans s'efforcent de rencontrer, mais son avatar médiatique : l'entité virtuelle. Il y a une impossibilité pratique pour l'artiste à partager en réel son intimité avec ses milliers de fans. Mais ce n'est pas non plus leur requête… la plupart se contenterons d'obtenir cette reconnaissance individuelle par le rituel de la dédicace. Par un phénomène de rétro-action informationnel, à travers d'une séance de dédicace, l'artiste devient l'avatar en RL (Real Life) de l'entité noosphérique immatérielle qu'elle représente pour le fan. Incarnation de l'immatériel dans le matériel.
L'entité noosphérique immatérielle de l'artiste, en signant l'autographe, via son entité biologique réelle, dit à celui qui est venu chercher cette signature : "je te reconnais. Par cette signature - ( protocole physique qui se déroule dans le monde réel ) - je te reconnais . En ce bref instant, toi, créature matérielle, tu existes pour moi créature immatérielle qui a contribué à ta construction existentielle."
Ce pacte, qui parait dérisoire ne l'est pas.
Grace à cette signature et ce très bref contact avec une des entités informationnelle qui a forgé son "être", le fan, l'admirateur a eu un retour de feed-back identitaire. Il s'est retrouvé, pendant quelques secondes, projeté en tant qu'acteur dans la sphère informationnelle.
Dans sa "famille" noosphérique.
Pour mieux comprendre ce processus, prenons l'exemple inverse...
Imaginez que vous soyez avec des parents qui vous nient, qui vous néantisent, qui ne vous voient pas… à l'instar d'entités et d'espaces informationnels à jamais inaccessibles. Cette négation violente peut induire des comportement autodestructeurs.
Il existe d'autres "seconde réponse" aux média :
Ainsi, nombreux sont ceux qui investissent beaucoup d'énergie pour être présents sur un plateau TV car c'est un nooscaphe, (un vaisseau informationnel), qui permet de projeter son identité, via l'image télévisée dans la cybersphère, et ainsi exorciser facilement une frustration existentielle pernicieuse.
Le mannequinat amateur, les concours photos des magazines, les autographes, les grandes conventions, les concours de nouvelles littéraires, les réality-show … il existe une grande quantité de dispositifs qui permettent d'obtenir une réponse aux média, un feed-back informationnel rapide.
Un autre exemple emblématique de seconde réponse aux médias, est le Fanfic. Des millions de fans de séries TV, de romans, de jeux vidéo vont, sur des sites dédiés, écrire des nouvelles de fiction mettant en scène d'une façon personnalisée leurs héros favoris. L'oeuvre ainsi écrite, étant une "réponse" identitaire quasi directe à un modèle noosphérique existentiel dématérialisé.
Les réseaux sociaux numériques : Amplificateurs existentiels.
Le Minitel dans les années quatre vingt permettait déjà d'établir le contact et le feed-back masse médiatique, en particulier via les espaces dédiés à la sexualité, au cybersexe. Via l'internet, nous pouvons maintenant injecter dans les réseaux sociaux numériques, les jeux vidéo et les mondes persistants une ou plusieurs identités virtuelles qui vont entrer en interaction non pas avec des individus mais avec une profusion de "dividualités" numériques habitant la cybersphère.
La popularisation des blogs et des réseaux sociaux numériques illustre bien mon propos. En projetant un reflet informationnel de notre identité dans le réseau internet, grâce aux amplificateurs existentiels que sont les sites web, les blogs, les forums, les mondes persistants, les avatars, facebook, twitter... non seulement nous exorcisons facilement et sans gros investissements existentiels et économiques une frustration de non-existence masse-médiatique, mais nous amplifions notre "être" par les multiples "dividualités" exprimées, révélées, augmentées au travers des relations sociales dématérialisées de nos avatars numériques.
C'est une "illusion" de réponse au média, dans le sens que ces vecteurs technologiques établissent un feed-back avec un public très restreint, à la dimension d'une famille ou d'un village, mais, malgré tout, cette réponse aux médias relativement facile d'accès joue son rôle existentiel et thérapeutique et, comme la dédicace, suffit amplement pour générer cette reconnaissance rétroactive et salvatrice du méta-parent informationnel.
Mais certains ne s'en contentent pas.
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