Le pavillon noir de cette nuit sans pirate, guide mes pensées vagabondes.
Accompagnant notre course sous les étoiles, la réverbération sonore des parois du tunnel, me renvoit la chanson du train, comme un long hululement permanent qui se fond dans le rythme des boggies et le sifflement du vent.
Les architectures de lumière des raffineries, découpent les silhouettes ventrues des réservoirs. Les brasiers au sommet des tours, guident dimprobables vaisseaux vers des escales imaginaires.
Dans le palais des glaces du wagon filant dans la nuit, je repense à ces jours dune enfance heureuse, où léternité était encore à ma portée.
Enfant, le temps ne peut avoir de prise sur nous, nous traversons ce monde, découvrant chaque parcelle de vie avec la naïveté de linconscience, puis un jour, nous perdons notre immortalité, par quelque obscure faute commise, où peut-être par la somme de nos erreurs, nous devenons pareils à tous ceux-là que nous imaginions ne jamais devenir.