1816, COPPELIA
La danseuse automate et lamour.
En 1816, année de lécriture de Frankenstein, E. T. A. Hoffman (1776-1826) publie Lhomme au sable qui inspirera en 1870 le célébrissime ballet Coppélia, (musique de Léo Delibes) qui restera à laffiche à lOpéra Garnier sans interruption jusquen 1961.
LHomme au sable conte lamour impossible et tragique de Nathanaël pour Olympia. Tombé amoureux delle au cours dune danse, il va bientôt découvrir que sa bien-aimée nest quun automate que se disputent les deux hommes qui lont fabriquée - Coppelius, un vieil avocat, et Spallanzi, un physicien. La destruction dOlympia plonge Nathanaël dans la folie. Le ballet reprend la thématique du conte en laffadissant.
LHomme au sable comme Coppélia ressortissent dune problématique pré-robotique. Nathanaël, dans les deux cas tombe amoureux dun automate, dune imitation de la vie dont lartifice tient au seul mouvement. Pour le chercheur Philippe Breton, le XVIIIe siècle (nous nen sommes pas très loin en 1816) caractérise la vie par le mouvement. Lautomate, qui imite le mouvement, imite la vie au point de tromper un homme du siècle. Le XXe siècle, siècle de lordinateur, a transféré la définition de lhumanité dans la pensée. Le robot ne devient dangereux que lorsque sa pensée saffranchit du contrôle humain (R.U.R. de Karel Capek, Les Robots de Isaac Asimov).
© Yann Nguyen Minh, Raymond Audemard, CNAM, 1997
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