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THÉOPHILE GAUTIER

Vers 1830 Théophile Gautier imagine pour le siècle à venir, un futur peuplé de robot.

Il écrit :
« je ne doute pas que d’ici à quelque cent ans, on en vienne à arranger la vie de façon telle qu’un automate puisse en remplir les fonctions.
Nous aurons des hommes d’état à ressort, des armées sur roulettes, des commis à rouages et contrepoids. »

Mais emporté par une utopie mécaniste, Théophile Gautier comme beaucoup d'autre, est persuadé que l'évolution technologique nous amènera vers la civilisation des loisirs.

Dans un article en 1848, il écrit :
“l'humanité s’émancipe peu à peu. Aux esclaves ont succédé les serfs, aux serfs, les ouvriers. L’amélioration est sensible, mais bientôt l’ouvrier sera affranchi lui-même. Mais voici qu’un esclave nouveau va le remplacer près de ce dur maître. Un esclave qui peut haleter, suer et geindre, marteler jour et nuit dans la flamme sans qu’on ait pitié de lui. Ses bras de fer remplaceront les frêles bras de l’homme.

Les machines feront désormais toutes les besognes pénibles ennuyeuses et répugnantes
Le républicain, grâce à ses ilotes à vapeur aura le temps de cultiver son champ et son esprit. »

Le terme robot n'existait pas encore et Théophile Gautier appelait ses automates du joli nom d'ilotes à vapeur.
Les ilotes étaient les esclaves des spartiates.

1801, LE MÉTIER À TISSER PROGRAMMABLE
les premiers pas de la mécanisation et de l’automation.

Le tissage est une des activités les plus anciennes de l’homme, mais de la plus haute antiquité au XVIIIe siècle les techniques évoluent peu.
Le travail est monotone et répétitif, la productivité faible.
La révolution industrielle qui pointe en ce XVIIIe siècle va s’appliquer tout particulièrement dans deux domaines : le textile et la sidérurgie.
L’époque voit ainsi naître le métier à soie de Basile Bouchon à cartes perforées pour tissus brochés, les travaux de Louis Falcon, puis ceux de Vaucanson (1745) et son métier à soie. De l’autre côté de la Manche la machine à filer Jenny de James Hargreaves (1765) et le métier à tisser de Edmund Cartwright (1785) ont révolutionné le travail du coton et de la laine
Vers la fin du siècle, reprenant les idées de Falcon et de Vaucanson, Joseph-Marie Jacquard, un tisserand français, réalise un mécanisme permettant de lever automatiquement les fils. Sa machine fait l’objet d’un brevet en 1801 mais elle n’est achevée qu’en 1806.

1812, Les luddites

La révolution industrielle et la mécanisation modifient profondément la société anglaise dès le début du XIXe siècle. Le développement des fabriques et la multiplication des machines, sonnent le glas des artisans et des travailleurs à domicile.
Dans les années 1810 un mouvement de sabotage et de destruction des machines voit le jour. Sa première manifestation de masse a lieu le 20 avril 1812 dans le Lancastershire, où la maison d’un manufacturier est détruite. Les meneurs sont emprisonnés ou pendus mais le Luddisme entre officiellement dans l’histoire et gagne ses premiers martyrs.
Nul ne sait si celui qui donna son nom à ce mouvement antimachinisme, Ned Ludd, exista vraiment, mais le luddisme et les luddites existent toujours, on peut même les retrouver sur Internet !


© Yann Nguyen Minh, Raymond Audemard, CNAM, 1997


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