Le 9 mars 1945 les japonais ont renversé le gouverneur général et les autorités françaises.
Ils ont massacré ou regroupé tous les français dans des camps. À leur place, ils ont nommé un gouvernement vietnamien fantoche pour s'assurer qu'on ne les coupe pas de leurs bases arrières, pour leur repli, ils avaient presque perdu la guerre.
Il n'y avait plus d'école du tout. Tous les enfants étaient dans la rue.
J'étais allé m'inscrire dans un groupe, qui s'appelait «Thanh niên giai phöng»: La jeunesse pour la libération du pays.
Il y avait un peu de tout: des enfants de bourgeois, de fonctionnaires, de propriétaires comme moi; nous étions tous animés par une certaine foi: Il fallait en découdre pour sauver le pays.
De juin à septembre 1945, je reçus une formation succincte, qu'on pourrait appeler prémilitaire. Par exemple, nous nous entraînions à combattre à l'aide de longs bambous aiguisés.
Cela dura de Juin, jusqu'à la reddition Japonaise d'Hiroshima, en Septembre 1945. Aussitôt, la France envoya le corps expéditionnaire désarmer les japonais, et reprendre le contrôle du pays, car les français tenaient à maintenir son statut de colonie à l'Indochine.
En Octobre, au moment où les troupes du Général Leclerc débarquent et commencent à désarmer les japonais mes instructeurs me disent: “il faut que tu partes immédiatement à Mytho, qui est à 60 km de Saigon, pour qu'on puisse te former à être agent de liaison pour la jeunesse de libération.
Certains déserteurs japonais rejoignent nos rangs comme instructeurs pour la guérilla.
