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CONDUCTEUR DU VIDEO DE CREATION «HAIME»
00:01:10:00 Voix Off :Patricia Kesler.

Vous qui entrez ici perdez toute espérance, vous venez d’entrer dans le monde de Haime, Haine, Hell, Aime, Haime.
Bienvenus heureux mortels dans les souterrains de la conscience.


00:00:00:00 Voix Off : Yann Nguyen Minh
VERLAINE Ouverture (Extrait)

Je veux m’abstraire vers vos cuisses et vos fesses,
Putains du seul vrai Dieu seules prêtresses vraies.
Beautés mûres ou non, novices et professes,
O ne vivre plus qu’en vos fentes et vos raies!.


00:02:12:00 Voix IN : Laura
VERLAINE, Idylle High-Life (Extrait)

La galopine à pleine main
Branle la pine du beau gamin...
L’heureux potache Décalotté
Joui et crache de tout côté.

L’enfant, rieuse, à voir ce lait
Et curieuse de ce qu’il est,
Hume une goutte au bord du pis,
Puis dame en route, ma foi tant pis!
Pourlèche et baise le joli bout,
Plus ne biaise, pompe-le tout


00:02:40:00 Voix OFF: Jacques Yvart (Musique Philippe Servain)
BAUDELAIRE, Spleen.

Je suis comme le roi d’un pays pluvieux,
Riche, mais impuissant, jeune et pourtant très vieux,
Qui, de ses précepteurs méprisant les courbettes,
S’ennuie avec ses chiens comme avec d’autres bêtes.

Rien ne peut l’égayer, ni gibier, ni faucon,
Ni son peuple mourant en face du balcon.
Du bouffon favori, la grotesque ballade
Ne distrait plus le front de ce cruel malade;


Son lit fleurdelisé se transforme en tombeau.
Et les dames d’atour, pour qui tout prince est beau,
Ne savent plus trouver d’impudiques toilettes
Pour tirer un souris de ce jeune squelette.

Le savant qui lui fait de l’or n’a jamais pu
De son être extirper l’élément corrompu,
Et dans ces bains de sang qui des Romains nous viennent,
Et dont sur leurs vieux jours, les puissants se souviennent,
Il n’a su réchauffer ce cadavre hébété,
Où coule au lieu de sang l’eau verte du Léthé.



00:05:40:00 Voix IN : Laura

BAUDELAIRE, La mort des amants.


Nous aurons des lits pleins d’odeurs légères.
Des divans profonds comme des tombeaux,
Et d’étranges fleurs sur des étagères,
Écloses pour nous sous des cieux plus beaux.

Usant à l’envi leurs chaleurs dernières,
Nos deux coeurs seront deux vastes flambeaux,
Qui réfléchiront leurs doubles lumières
Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.

Un soir fait de rose et de bleu mystique,
Nous échangerons un éclair unique,
Comme un long sanglot, tout chargé d’adieux;

Et plus tard un ange, entr’ouvrant les portes,
Viendra ranimer, fidèle et joyeux,
Les miroirs ternis et les flammes mortes.



00:7:20:00 Voix IN : Jean-François Bizieau

VERLAINE, Reddition


Je suis Foutu. Tu m’as vaincu.
Je n’aime plus que ton gros cul
Tant baisé, léché, reniflé,
Et que ton cher con tant branlé,
Piné - car je ne suis pas l’homme
Pour Gomorrhe ni pour Sodome,
Mais pour Paphos et pour Lesbos,
Converti par tes seins si beaux,
Tes seins lourds que mes mains soupèsent
Afin que mes lèvres les baisent
Et, comme l’on hume un flacon,
Sucent leurs bouts raides puis mous
Ainsi qu’il nous arrive à nous
Avec nos gaules variables.
C’est un plaisir de tous les diables
Que tirer un coup en gamin,
En épicier ou en levrette,
Ou à la Marie-Antoinette
Et caetera jusqu’à demain
Avec toi, despote adorée
Dont la volonté m’est sacrée,
Plaisir infernal qui me tue
Et dans lequel je m’évertue
A satisfaire ta luxure.
Le foutre s’épand de mon vit
Comme le sang d’une blessure...
N’importe! Tant que mon coeur vit
Et que palpite encore mon être,
Je veux remplir en tout ta loi,
N’ayant dure maîtresse, en toi
Plus de maîtresse, mais un maître.




00:10:30:00 Voix IN : Jean-François Bizieau, Laura

BAUDELAIRE, L’héautontimorouménos.


Je te frapperai sans colère
Et sans haine, comme un boucher,
Comme moïse le rocher!
Et je ferai de ta paupière,

Pour abreuver mon Sahara,
Jaillir les eaux de la souffrance.
Mon désir gonflé d’espérance
Sur tes pleurs salés nagera

Comme un vaisseau qui prend le large,
Et dans mon coeur qu’ils soûleront
Tes chers sanglots retentiront
Comme un tambour qui bat la charge!

Ne suis-je pas un faux accord
Dans la divine symphonie,
Grâce à la vorace Ironie
Qui me secoue et qui me mord?

Elle est dans ma voix, la criarde!
C’est tout mon sang, ce poison noir!
Je suis le sinistre miroir
Où la mégère se regarde.

Je suis la plaie et le couteau!
Je suis le soufflet et la joue!
Je suis les membres et la roue,
Et la victime et le bourreau!

Je suis de mon coeur le vampire,
Un de ces grands abandonnés
Au rire éternel condamnés
Et qui ne peuvent plus sourire!


Le mot grec héautontimorouménos signifie “ Bourreau de soi-même ” “ Self-Tormenter ” ou “ Self-Punisher ” Claude Pichois dans le recueil de la Pléiade (Gallimard) pense que ce mot a pu être inspiré à Baudelaire par une des six comédies du poète latin Térence (190-159 av. J. C.) et qui porte le même titre, ou par un passage des soirées à Saint-Petersbourg de Joseph de Maistre.


Je conseille l’excellente édition de “ Femmes ” et “ Hombres ” par Jean Paul Corsetti et Jean-Pierre Giusto paru au “ Terrain vague ”, qui a été édité à partir des manuscrits originaux détenus par un couple Londonien.

Paul Verlaine. Femmes.Hombres. Édition Le bleu du ciel, Terrain Vague. 1990.ISBN : 2-85208-134-2


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